05 – Bouddhisme, une religion

  • Histoire
  • Samsara
  • Le culte

5.1 – Histoire

Religion :(lat. relegere : recueillir, rassembler ; ou relier : lier, relier)

Le bouddhisme a émergé 2500 ans avant l’ère de Jésus Christ et prend ses racines dans la culture indienne. À cette époque, l’Inde avait une religion prédominante, le Brahmanisme issu des Védas (écritures saintes indiennes poétiques proposant une certaine cosmogonie basée sur le sacrifice et les énergies). Le Brahmanisme très hiérarchisé et formalisé est pour lui-même largement issu de la culture aryenne, le peuple aryen ayant envahi l’Inde.

Le Bouddhisme quant à lui était plutôt dans une tradition yogique (note : yoga signifie aussi  » le lien qui relie à « , « union avec le divin », même signification d’origine que le mot religion) dont les origines sont à prendre avant l’invasion aryenne, sans prêtrise hiérarchisée. Les yogis étaient des chercheurs spirituels qui ont développé des pratiques de méditations. Ces différentes pratiques appliquées régulièrement et correctement permettent d’ouvrir le 3e œil, celui de la sagesse, et de révéler l’ultime réalité.

Les premiers bouddhistes ont en général accepté la conception de l’univers en cours dans l’Inde à cette époque :

Fondamentale est celle d’un temps circulaire et non pas linéaire, l’univers n’est pas créé à partir d’un point particulier et ne va pas se finir en un autre point, il a toujours existé et existera toujours, il va au travers d’un cycle infini de création et de destruction.

Un être né dans ce cycle est le résultat de ce qui s’est passé avant en termes de cause précédente (sanscrit : vipaka) ou d’énergie précédente ( Karma) ; C’est la théorie de la création par cause et effet.

Je vais juste faire un petit aparté et comparer cette conception à celle de Stephen Hawking qui occupe la chaire de Mathématiques à l’université de Cambridge, et qui est reconnu comme un des plus grands cosmologistes et comme un des plus brillants physiciens depuis A. Einstein.

Je cite S. Hawking dans « Une brève histoire du temps » (Ed. Flammarion, p.177,1989): » D’un autre côté, la théorie quantique de la gravitation a ouvert une autre voie, où l’espace-temps serait dénué de frontières; …On pourrait dire :  » La condition aux limites de l’univers est qu’il n’a pas de limites. » L’univers se contiendrait entièrement lui-même et ne serait affecté par rien d’extérieur à lui. Il ne pourrait être ni créé ni détruit. il ne pourrait qu’ÊTRE. »

Dans les 2 cas la notion de l’univers est identique:

« l’univers n’est pas créé à partir d’un point particulier » = « Il ne pourrait être ni créé »

« et ne va pas se finir en un autre point » = « ni détruit »

« il a toujours existé et existera toujours » = « il ne pourrait qu’ÊTRE »

Après de nombreuses recherches et hypothèses la nouvelle
conception de l’univers revient vers l’ancienne…

Quand un être meurt, il crée les causes pour qu’un autre
être naisse. Aucun d’entre nous n’est donc une individualité en soi, mais un
lien dans une chaîne sans fin de renaissances. Ce n’est pas précisément l’idée
de réincarnation, car ce n’est pas exactement le même individu avec tous ses
attributs d’âme et de caractère qui passe de corps en corps à travers les âges,
bien que ce ne soit pas un être différent néanmoins. Pour illustrer cela, on
peut penser à l’esprit du lait qui passe dans le beurre ou le fromage, le même
être (la même énergie) qui passe dans des corps différents, ou alors on peut
utiliser l’image de la flamme qui passe d’une bougie qui finit à une bougie
neuve.

En ce qui concerne le règne humain, le bouddhisme considère
6 états de renaissance (la réincarnation n’est qu’un cas particulier très rare
du principe de renaissance), chaque état étant lié aux bonnes ou mauvaises
actions qui engendrent une énergie positive ou négative (Karma) , et lié à une
orientation d’esprit :

  1. Les Paradis : royaume des Devas, des Dieux ( lié à l’orgueil).
  2. Le royaume des Asuras, des Titans (lié à l’envie et la jalousie)
  3. Le royaume des Humains (lié au désir)
  4. Le royaume des Animaux (lié à l’ignorance)
  5. Le royaume des Preta, des éternels affamés (lié à l’avarice/ convoitise)
  6. Les royaumes des Enfers (lié à la colère/ haine)
SamsarWheel :  1 st circle represents the states of human life, 2 nd circle represents the six rebirthing states, 3 rd inner circle represents the 3 causses of rebirthing : pride and lust (rooster), hatred (snake),  stupidity and ignorance (pig).

5.2 – Samsara , le cycle des renaissances

  • les 3 principes – convoitise, haine et ignorance,
  • les 6 états de renaissance : royaumes des dieux, des titans, des animaux, de l’enfer, des éternels affamés, des humains,
  • Les 12 étapes du cycle des renaissances.

Les chances de naître Humain sont très faibles, et celles de renaître Humain dans la vie suivante encore plus, en revanche les autres possibilités se multipliant, il peut se passer des siècles et siècles entre deux états  » humains « . Les bouddhiste parent de « kalpas ». Un kalpa embrasse le règne de 14 Manus (manvantara) et leurs 15 sandhis (sandhyā en sanskrit : période intermédiaire ou crépuscule) soit 4,32 milliards d’années.
Les Dieux sont partie prenante du cycle des renaissances, Samsara, et bien qu’ ayant des durées de vie très grande, ils sont eux aussi soumis à la création et la destruction. Tous ces états sont soumis à des phases de douleur, de souffrance, plus ou moins intenses, et le but proposé par le Bouddha est de sortir de ce cycle des renaissances pour sortir de la souffrance.
Ce sont 3 principes qui font tourner la roue des existences, Samsara :

  • Trishna : Soif/ Convoitise/ Désir (non seulement les formes grossières, mais aussi les formes subtiles comme le désir de vivre…)
  • Avidya : Ignorance (refus de faire face à la vraie réalité)
  • Dvesha : Colère/ Haine

5.3 – Le culte

Chaque grande religion est fondée par un être spirituel original qui connaît la vérité par et pour lui-même, vérité prise à la source. Ensuite il la transmet à des disciples, et les problèmes arrivent de suite : les disciples ne possèdent pas le talent spirituel de leur maître, et il n’y a pas de transmission à 100%, il y a toujours des déperditions, des distorsions. Bien que le contact direct d’un tel être puisse permettre de surmonter un bon nombre d’obstacles de compréhension, la plupart des disciples vont s’établir comme des imitateurs vénérant un maître , sur la base de la foi, de la croyance plutôt que de la gnose (connaissance suprême des mystères de la religion). Les enseignements du maître seront par la suite formalisés, écrits, puis dogmatisés.

Au bout d’un certain temps les dogmes se rigidifient, l’intégrisme montre le bout de son hideuse gueule de monstre. La prêtrise et la hiérarchie se solidifient dans une structure mondiale qui attire des biens des richesses, du pouvoir, et puis les luttes d’intérêt, les rivalités, les schismes, le carriérisme, le dogmatisme, etc.

Les religions ont néanmoins canalisé beaucoup d’énergie, et par ce biais ont apporté de nombreux dons à leurs civilisations et aux cultures liées (éthique, transmission de connaissances, support moral, structure sociale, édifices). Elles ont aussi apporté leur lot de souffrance et de misère (guerres de religions, chasse aux sorcières, inquisitions, autodafés).

Le Bouddhisme est lui aussi tombé dans certains de ces pièges, cependant le Bouddha a toujours fait très attention à ne pas proposer de formulations dogmatiques, mais à aider les gens à voir la vérité par eux-mêmes et à trouver la libération pour eux-mêmes.
(source:The Elements of Buddhism, John Smelling, ed. Element Books Limited, 1990).