02 – Biographie du Bouddha contemporain

Sa vie a été embellie, mythifiée, et parsemée de miracles par la tradition.

Shâkyamuni, le bouddha historique dans ce kalpa.
Shâkyamuni

563 avant JC

Naissance estimée de Siddhartha Gautama, prince de la famille Shakya. Il sera surnommé Shâkyamuni, le  » Sage des Shakyas « . Peu après sa naissance, Siddhartha fût examiné par Asita, saint homme aux pouvoirs supranormaux, qui prédît que le prince deviendrait soit un grand leader politique soit un grand enseignant religieux. Cela inquiéta beaucoup son père, Shuddhodana, qui espérait voir en lui son successeur. Pensant que de voir les côtés durs de la vie ferait de Siddartha un religieux, il créa un environnement hermétique de plaisir et de luxe pour son fils. Le jeune garçon grandît sans trop connaître les réalités de la vie, bien que très doué, vif et intelligent .

550 avant JC

À l’âge de 16 ans, âge de la majorité, Siddartha se maria avec la très belle Yashodhara et eut un fils, Rahula. Sa curiosité pour le monde extérieur alla grandissante, et le paradis artificiel qu’avait créé son père l’ennuya de plus en plus.

Shuddhodana répondant à la demande de son fils, accepta que Siddhartha fut mené au village voisin, mais donna l’ordre que toute personne atteinte de quoique ce soit fut écartée du chemin qu’allait parcourir le jeune prince, de manière à toujours préserver la nature sensible du prince. Mais ce système échoua et le prince vît à la première excursion une personne très âgée, à la seconde un malade, et à la troisième un mort. Il comprit alors la réalité de la souffrance et le sort qui l’attendait. Cela le rendit très sombre et pensif, et il ne supporta plus la prison dorée créée par son père. Durant la 4e sortie, il rencontra un  » sadhu  » (saint homme), un ascète en guenilles. Cependant le sadhu avait l’air serein et calme, ce qui fit penser à Siddhartha que cet homme avait résolu les problèmes de vieillesse, de maladie, et de mort.

535 avant JC

Vers 29 ans, Siddhartha s’enfuit de son palais, abandonnant richesses, et privilèges. Il échangea ses habits de prince contre des guenilles, et se mît à errer sur les routes du monde, seul et sans aide, pour trouver la réponse au problème de la souffrance, c’est à dire à l’époque sortir du cycle des renaissances, puisque naître voulait dire souffrir, vieillir, et mourir.

De 536 à 532 avant JC

Siddhartha Gautama eût une quête spirituelle intense. Il garda le nom de Gautama. Durant des retraites dans la jungle il étudia d’abord avec Arada Kalapa, un des plus grands yogis de cette époque. Arada lui enseigna des méthodes de profonde méditation qui mènent à de profonds états de transe (dhyana). Siddhartha fut un étudiant modèle et Arada lui proposa d’être enseignant comme lui, mais Siddhartha refusa. Cet enseignement n’apportait pas la libération totale de la souffrance, mais seulement la possibilité de séjourner sur le Plan du Vide.(inexistence substantielle de toute chose) Il alla donc voir un autre enseignant très réputé, le yogi Udraka Ramaputra, et il assimila et pratiqua avec autant de volonté ses enseignements. Il en vint aux mêmes conclusions avec dans ce cas la possibilité d’aller sur le Plan de la Perception et de la Non Perception.

À partir de là il en déduit 2 points importants de réalisation :

  1. Il découvrit que la méditation concentrative (pratique de shamatha) ne mène pas à la libération totale, et qu’il fallait quelque chose d’autre.
  2. Inévitablement, il arrive un point où les enseignants ne peuvent plus enseigner, et que quelle que soit la douleur de séparation, il faut pouvoir continuer en cherchant la sagesse non plus en des sources externes, mais en soi.

Gautama quitta Udraka et chercha son chemin.

Bouddha Amithaba assis sur un serpent à 7 têtes, représentant l'éveil de la Kundalini.
Bouddha sur le Roi des serpents (éveil de Kundalini ndwm), peinture du Wat Dusitaram, Thonburi, Thaïland .

Il pratiqua l’ascétisme à l’extrême (vivant dans des cimetières, dormant sur des lits d’épines, brûlant à midi et gelant à minuit, poussant le jeûne et éprouvant son corps aux limites maxima) dans l’espoir de chasser la racine de tout désir. Il y mît tout son cœur et cela attira 5 compagnons yogis admiratifs. Mortellement faible et émacié, il réalisa qu’il ne trouvait pas ce qu’il cherchait et qu’il allait mourir s’il continuait ainsi. Il abandonna les austérités, mangea et bu un petit peu. Les yogis ne comprenant pas ce qu’ils prenaient pour une démission, en furent dégoûtés et l’abandonnèrent.

Seul, Gautama appelé maintenant Shâkyamuni, s’assit vers l’est sur une jonchée d’herbe Kusha, près de l’arbre du chevrier (l’arbre de la Bodhi) à Bodhgaya. Sa quête spirituelle atteignit alors son apogée. Beaucoup de matière subconsciente et refoulée remonta à la surface consciente : les peurs sombres et anciennes, les fantasmes érotiques, les impulsions narcissiques, des fragments de souvenirs…mais rien de cela ne le déconcentra, il observa en toute attention méditative ce film mental, et fut capable d’en neutraliser les effets puissamment attirants, son contenu ne fit que passer.

Intensifiant la concentration, son esprit devint aussi calme, brillant et réfléchissant qu’un miroir, il fut alors capable d’avoir une vue intérieure claire et limpide sur les mécanismes de base qui créent et entretiennent Samsara, la roue des existences. Il revécut ses innombrables naissances, vies et morts, en différents âges du monde (âges d’expansion et de concentration). Il vit et comprit comment les êtres circulaient dans le cycle de renaissances, et que cela dépendait principalement de la qualité morale de leurs actes (Karma), et des causes telles que l’ignorance, le désir sensuel, la haine, et autres. Alors il se libéra, et finalement il observa les 12 liens de la chaîne des dépendances. Cette chaîne décrit comment l’on passe de la naissance à la mort, puis à une renaissance en passant par des états prédéfinis, comment la roue de la vie tourne, et comment l’arrêter.

Il fut confronté ensuite à l’image de sa personne en tant qu’être individuel, en tant que Siddhartha Gautama avec un nom, une histoire, un rôle social, des souvenirs, des relations sociales etc. Dans sa vraie nature la réalité est toute différente, il n’y avait pas de Siddhartha Gautama, mais un vrai Soi vaste, ouvert et inconditionné. Cette énorme charge qu’est la personnalité s’étant évanouie, il fut enfin libre, car en fait c’était la personne Siddhartha Gautama qui était prisonnière du cycle des renaissances et vouée à la souffrance. Son vrai soi est par-delà les dualités Douleur/ Plaisir, Espace/ Temps, Vie/ Mort. C’est le Nirvana.

À l’aube lorsque Siddhartha releva le regard, il était devenu le Bouddha, l’Éveillé, Celui Qui Sait

Cet événement fut, selon les hagiographes bouddhiques, d’une portée cosmique, car le Dharma, la Loi, le Chemin vers la libération qui avait été perdu depuis des éons, fut redécouvert. Siddhartha Gautama est le Bouddha de nôtre âge.

Bouddha considéra l’enseignement, mais il se demanda qui pourrait bien vouloir recevoir un tel message : après tout, les gens de ce monde sont tous dans l’idée qu’ils sont des personnes et accordent tout leur temps à sécuriser des intérêts personnels, à réaliser leurs ambitions, à supporter des peines et à résoudre leurs problèmes. Qui serait intéressé d’apprendre qu’à la base ils ne sont pas des personnes, qu’il y a un autre mode d’être plus expansif, libre de toute douleur qui accompagne nécessairement la personnalité. Le Bouddha décida de ne pas enseigner, lui vint alors l’idée que peut être quelques personnes auraient peu de poussière devant les yeux, qu’elles pourraient être libérées s’il les approchait de la bonne manière.

De 531 à 480 avant JC

Période d’enseignement de village en village, de ville en ville. La Sangha, communauté de moines bouddhistes vit le jour, au départ ils vivaient de mendicité, puis de riches commerçants, des princes et des rois ont rejoint les donateurs. La Sangha obtint des résidences plus confortables pour la saison des pluies (la mousson), ce fut le début des monastères.

480avant JC

Le Bouddha est âgé d’environ 80 ans. En mangeant de la nourriture empoisonnée ou impropre à la consommation qui entraîna une maladie incurable, le bouddha mourut.