31-Synthèse des biographies

Ce qui est caractéristique de ces 3 grands personnages est qu’à un moment de leur vie, il n’ y eut plus personne pour les guider et qu’ils se sont aventurés seuls dans l’inconnu à la recherche d’une vérité ou de la vérité.

C’est la force des conquérants, de ceux qui dépassent les limites, de ceux qui sortent des sentiers battus. Le pendant de cette liberté de recherche est une forme de solitude, mais ils ne manquent pas d’énergie car ils la puisent partout autour d’eux sans la prendre aux autres. Un autre trait caractéristique est la volonté de soigner les autres et de les aider.

À la mort de son père, Freud a effectué son auto-analyse, il s’est regardé, vu et accepté comme il était. Il a reconnu sa tendance à vouloir tuer son père, c’est le combat contre lui-même, contre son « ombre », au sens de Jung. Il s’est avoué vouloir conquérir sa mère, c’est le combat contre les profondes pulsions sexuelles, l’anima. Et malgré l’immense savoir qu’il avait , et ses certitudes intuitives et analytiques, il s’est toujours défendu d’être pris et de se prendre pour un dieu, ce fut son combat contre l’archétype Lumière.

Le vrai père symbolique pour Jung c’était Freud, et en affrontant Freud, Jung affrontait une part de lui-même, son ombre . La dépression qui suivit cette scission et sa tendance schizophrénique ont emmené Jung au fond du précipice où Jung a affronté tous ses démons (anima, archétype Lumière), et bien que Freud l’ait catalogué ironiquement de « prophète » (Introduction à la psychanalyse, p.251) Jung s’est aussi toujours défendu de tomber dans ce travers et de succomber à l’archétype Lumière.

L’éveil du Bouddha historique exprime en tous points l’affrontement avec les divers archétypes Junguiens, combat contre soi-même, i.e. son ombre, combat contre les tentations sexuelles, i.e. l’anima, et combat contre l’image de la mort, le pouvoir en soi, i.e. la Kundalinî, l’archétype Lumière. Et comme le spécifie Jung, le Bouddha pose sa main sur la terre pour la prendre à témoin, il s’accroche à la terre pour ne pas être balayé par l’éveil de la Kundalinî. Ayant affronté victorieusement tous ces adversaires, il entre dans le processus d’individuation, de réalisation de soi. Il a procédé à son auto analyse. Il a été mis au rang de prophète par la Sangha (communauté des croyants bouddhistes), mais a toujours soutenu que tout ce qu’il disait devait être entendu d’une oreille critique et que seule l’expérience vécue permettrait à celui qui recherche la vérité de la connaître.