Il n’est pas de notre ressort de décrire de manière exhaustive ce qu’est la psychanalyse, pour cela je vous renvoie aux nombreux sites et à la littérature qui concerne cette matière extrêmement dense. Dans le développement de la recherche occidentale contemporaine sur les phénomènes psychiques il se dégage plusieurs manières d’aborder la question. Au début de la Psychanalyse il y a eu une scission entre S. Freud et A. Adler, puis C.G. Jung. 90 ans plus tard, compte tenu des influences sur la conscience collective, j’ai retenu 2 grands courants : la psychanalyse et la psychologie analytique.
1- Freud est le père fondateur de la psychanalyse. Il emploie le terme de « psychoanalyse » à partir de 1896 et il fait paraître en 1899 L’interprétation des rêves. La psychanalyse est définie comme une méthode de psychologie clinique (à base d’expériences vécues) et d’investigation des processus psychiques profonds, elle représente l’ensemble des théories de Freud et de ses disciples concernant la vie psychique consciente et inconsciente. On parle alors de Freudisme. Il propose une topologie de l’esprit et introduit les notions de Conscient, Inconscient, Moi, Surmoi, et Ça.
2- Jung est le fondateur de la psychologie analytique, dite psychologie des profondeurs. Il lit l’interprétation des rêves, s’enthousiasme et s’inquiète à la fois, et en 1906 lui envoie ses Études sur le diagnostic d’association. Ils se rencontrent en 1907 et échangent leur méthode d’analyse de la psychologie humaine. En 1913, c’est la rupture, Jung relativise les mécanismes de la censure et du refoulement, et suite à ses études approfondies sur la mythologie dégage les principes d’Inconscient collectif, et d’Archétypes (figures symboliques ancestrales).En 1950 Jung donne la 4e édition d’un essai de 1912 des Métamorphoses de l’âme et ses symboles. L’empirisme de Jung s’accorde mal avec le souci constant de Freud de parvenir à une théorie d’ensemble qualifiée de topique, voire de métapsychologie. Le second courant devient le Jungisme.
3- Accords et désaccords :
La tendance nettement matérialiste de la pensée freudienne heurte le profond intérêt de Jung pour la problématique spirituelle. Malgré sa divergence avec Freud concernant l’importance de la sexualité, la pensée de Jung reste en résonance avec la démarche freudienne : la psychologie individuelle n’est pas réellement dissociable de la psychologie collective. Cette opposition ressemble à un rapport de force entre l’établi et le révolutionnaire : serait-ce une nouvelle fracture dans la mégalomanie humaine ?
La première rupture est liée à Galilée et Nicolas Copernic : La Terre n’est pas le centre de l’ Univers, elle tourne autour du soleil.
La seconde est due à Charles Darwin : L’ Homme descend du règne animal et sa nature animale est indestructible.
La troisième est celle de Freud : Le Moi n’est pas le seul maître à bord, il doit composer avec l’incontrôlable Inconscient.
La quatrième est celle de Jung : l’inconscient dans sa majeure partie n’est pas individuel, mais collectif.
Tous ces éléments tendent à réduire considérablement les croyances de l’Homme en sa puissance et en son identité individuelle, voire son libre arbitre. L’investigation de l’inconscient se prolonge pour tous deux dans l’étude des autres formes de la pensée symbolique : mentalité primitive, rites, mythologie, art, religion, et sur les finalités de la culture et de la civilisation.
Et j’ose une prédiction, la cinquième rupture sera la suivante : le concept de Dieu n’est qu’une construction de l’esprit. Pour le dire autrement : « je sais que Dieu n’existe pas, mais j’aimerais bien y croire » (comme pour le Père Noël…)