- Rappel, définition
- Code moral
- Kundalini
9.1- Rappel, définition
Source : SEXUALITÉ : Définition de SEXUALITÉ (cnrtl.fr)
1. BIOLOGIE : Ensemble des caractères physiques qui différencient les sexes, les individus mâles et femelles; fait d’être sexué.
2. PHYSIOLOGIE : Ensemble des mécanismes physiologiques qui concourent au rapprochement des sexes et à la reproduction de l’espèce.
Chez l’être humain :
1. Ensemble des tendances et des activités qui, à travers le rapprochement des corps, l’union des sexes (généralement accompagnés d’un échange psycho-affectif), recherchent le plaisir charnel, l’accomplissement global de la personnalité.
2. Disposition, comportement spécifique (de telle personne ou catégorie humaine) dans les rapports sexuels.
3. Psychanalyse (S.Freud) : Ensemble des pulsions et des actes qui, dès la première enfance, tendent à obtenir des satisfactions sensuelles (autres que celles des besoins d’autoconservation) en débordant la simple génitalité et en investissant toutes les zones érogènes.
9.2- Code moral
Le code de morale bouddhique propose 5 principaux préceptes (Pancha Sila), la Vinaya Pitaka (corbeille de la discipline) du Canon Pali liste 227 règles que les moines doivent suivre, pour le commun des mortels les 5 préceptes suivants sont considérés comme suffisants :
1- le premier concerne le meurtre, équivalent du » tu ne tueras point » judéo-chrétien
2- le second concerne le vol, équivalent du » tu ne voleras point «
3- le troisième concerne la sexualité, équivalent du » tu ne commettras point d’adultère » dans les 10 commandements ( Décalogue judéo-chrétien)
4- le quatrième concerne la parole (ne pas mentir, ne pas colporter, ne pas faire de chantage, ne pas jurer, etc.), équivalent du » Tu ne porteras point de faux témoignage contre ton prochain »
5- le cinquième concerne l’alcool et les drogues en tous genres.
Le troisième principe est d’éviter tout comportement sexuel irresponsable qui pourrait blesser autrui d’une manière ou d’une autre. Comme nous sommes enclins à de grandes passions, le sexe est extrêmement chargé en énergie karmique et peut donc induire toutes sortes d’événement, notamment entraîner une nouvelle vie dans ce monde. Il faut donc réguler cette activité avec toutes les précautions que nécessite une telle charge d’énergie. Comme l’a écrit le poète moine zen japonais du XIIIe siècle, Yoshida Kenko :
» La passion de l’amour est enracinée très profondément : sa vraie source est un grand mystère. Il y a des désirs liés à chacun des sens ; tous ces désirs sauf celui-ci peuvent être reconquis. Nul n’est exempt ; jeune ou vieux, sage ou fou sont tous ses esclaves. C’est une folie terrible que l’on doit craindre – cependant, c’est une folie que l’on ne peut reprocher à personne. » (Idle Jottings, Zen Reflections from the Tsure-zure gusa of Yoshida Kenko, ed. Irwin Switzer III, Totnes, 1988, p.36).
Toute activité sexuelle est fortement déconseillée, voire interdite, aux moines et aux nonnes, et autorisée pour le commun des gens. Bien que non obligatoire le célibat est vu comme un bon état, s’il n’est pas imposé par une répression externe ou par déni du désir. Dans le cas du déni, l’énergie sexuelle (libido) est alors refoulée dans l’inconscient, et peut se fixer sur n’importe quel objet psychique ( point de fixation).
En matière de sexe, on peut dire que le bouddhisme n’est pas très positif (dans le sens de notre société contemporaine où la sexualité se « cherche » une certaine liberté). Dans le spectre des religions, le bouddhisme est le plus centré sur l’ascétisme, le corps étant vu comme un moyen précieux pour obtenir l’éveil, à l’opposé du judaïsme ou de l’islam qui cherche à intégrer la sexualité dans la vie mondaine et spirituelle. Les sutras bouddhiques parlent de manière très disparate de cet instinct si naturel, principalement parce qu’il est vu comme la principale cause qui induit les gens dans la vie de famille, vie qui offre peu d’occasions pour une pratique spirituelle soutenue.
Compte tenu du fait que le sexe envisagé par le Bouddha et ses disciples est principalement dans le cadre du mariage et uniquement dans un but de procréation, on peut se poser la question sur ce qu’auraient fait ces sages de la permissivité moderne à propos du sexe, hors mariage, sans idée obligatoire de procréation, et dans une optique de plaisir et de satisfaction émotionnelle. L’idée générale du message bouddhique est que si l’on veut vivre une vie spirituelle , il vaut mieux transcender le sexe.
Les bouddhistes modernes européens, tels que Alan Watts, cherchent aussi une intégration similaire. Comme CG Jung l’a souligné, spiritualité et sexualité ont toujours été » ennemies « , non seulement dans le bouddhisme, mais en général, et une réconciliation sera nécessaire. Étant donné que le bouddhisme est une religion dynamique et non dogmatique qui s’adapte aux situations, il se peut que cette » réconciliation » soit tentée, et probablement à l’ouest.
L’exception est bien entendu le Tantra qui, prenant le contre-pied, cherche à intégrer la sexualité, en fait il cherche à utiliser cette énergie pour atteindre l’illumination.
9.3- Kundalinî
Une autre explication sur la transcendance sexuelle est liée à l’éveil de la Kundalinî : cette méthode tantrique directement liée au yoga et à la méthode de méditation s’y rattachant permet une forme d’éveil très puissante.
Celui qui éveille la Kundalinî doit être pur, très fort mentalement, et profondément préparé, il peut alors canaliser cette énergie dont la puissance est incommensurable. Il aura alors un véhicule de prédilection pour l’éveil.
La Kundalinî est nourrie par le sperme qui se consume directement dans le corps, il y a transcendance complète de la sexualité par la spiritualité. Voici un extrait de Kundalinî, Autobiographie d’un Éveil, de Gopi Krishna, édition J’ai lu, 2000, p.226 (traduction de Kundalinî, The Evolutionnary Energy in Man, ed Shambala, 1970) :
» Kundalinî, telle qu’elle est connue et décrite par les autorités anciennes, implique la manifestation, parfois spontanée et moins souvent au moyen d’exercices psycho-physiologiques spéciaux, de pouvoirs mentaux et spirituels extraordinaires associés à l’expérience religieuse et surnaturelle. Sans le moindre doute, le mouvement rapide, incessant, aisément perceptible à la base de ma colonne vertébrale, qui affectait les nerfs tapissant toute cette zone était un indice du fait que, contrôlé par un mécanisme invisible, un organe caché s’était mis à fonctionner tout à coup dans cette région qui jusqu’ici n’avait l’air de rien ; cet organe convertissait le liquide reproducteur en une essence vitale lumineuse d’une grande puissance qui, s ‘élançant à travers les fibres nerveuses et le tube spinal, nourrissait le cerveau et les organes avec une substance rajeunissante impossible à élaborer autrement. Pendant longtemps je fus victime de l’illusion que la luminosité dans ma tête et les puissants courants nerveux qui bondissaient à travers mon corps, étaient tous engendrés par le sperme transmuté, mais au bout d’un certain temps je fus contraint de changer d’opinion. L’activité, dans la région des organes reproducteurs, n’était pas le seul changement qui s ‘était produit. Un changement simultané dans le cerveau et les autres centres nerveux avait également eu lieu, et réglait la consommation et le débit de l’énergie engendrée par le nouveau mécanisme. «