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21 – PSYCHOLOGIE ANALYTIQUE

(La page Courants est la même que celle de la Psychanalyse)

21.1 Biographie de Carl-Gustave JUNG

  1. Début de vie
  2. Collaboration avec S. Freud & Scission

Début de vie

Son grand-père maternel était un pasteur fils de pasteur, et pratiquait la parapsychologie car il appartenait à une famille qui avait des dons médiumniques.

Son grand-père paternel s’est converti au protestantisme sous l’influence d’un grand théologien qui revendiquait la primauté de l’expérience spontanée sur le dogme et le rituel. Médecin passionné par la nature, il s’exila en Suisse pour des raisons politiques, et devint grand maître de la franc-maçonnerie et recteur d’une université.

Le père de CG Jung était pasteur, et s’intéressait aux langues orientales. Il fut affecté dans diverses paroisses, puis eut la charge de l’aumônerie d’un hôpital psychiatrique. Dépressif, angoissé, il se confronta toute sa vie au problème de l’intelligence et de la foi. Sa mère avait plus de confiance en la vie que son mari.
1875 : Naissance à Kesswil, canton de Thurgovie. Il a eu un frère mort 2 ans avant sa naissance et une sœur de 9 ans sa cadette, Gertrud. Son enfance est dominée par la solitude. Jung a beaucoup joué avec la nature, le feu et pratiquait des sortes de rituels (petit bonhomme sulpté/ cabire, pierre peinte).


1885 : À 12 ans, déjà névrotique, il commence à souffrir de chutes brutales par « syncopes », lorsqu’il allait à l’école. Le médecin de famille conseilla qu’il cesse d’aller au collège. Mais jour après jour il devint de plus en plus renfermé. Un jour il entend une conversation entre son père et le médecin qui affirme que l’enfant est « inadapté ». Jung est fort touché et réagit du plus profond de son être. Il découvre que la solitude est destructive et qu’il y a quelque chose en lui, qui n’est pas lui, et qui le retient prisonnier de l’isolement. Il décide alors d’affronter cette chose autonome en lui : il retourne au collège et poursuit des études de médecine à l’université.

Il se fixe sur le problème du mal et de la responsabilité de l’homme :
Dieu en voulant Adam et Ève libres, a-t-il aussi prévu en eux l’option du mal, et dans ce cas le mal est-il en Dieu ? Lucifer était le premier des anges, fait de feu, il était une créature de Dieu, et il est dit que c’est par le libre arbitre que Dieu attribue à toute créature que Lucifer, le porteur de lumière, a choisi de s’opposer à Dieu.

Jung tombe par « hasard » sur un traité de psychiatrie de Kraft-Ebbing, et entreprend ses études pour devenir psychiatre. Il se consacre spécialement à l’étude de la schizophrénie (schizo: division, phrenos: esprit, mental), car chez le schizophrène se produisent des phénomènes similaires à ceux qu’il expérimentait (vécus anormaux, hallucinations).


1900 : Chargé de cours à l’université de Zurich. Jung lit La science des rêves de Freud, mais il le met de côté car il ne le comprend pas encore.
1902 : Jung soutient sa thèse  » contribution à la psychologie et à la pathologie des phénomènes dits occultes « , prend part à des séances de spiritisme et envisage ces faits comme manifestations d’une part obscure de l’âme. Pour lui le rêve appartient à la même catégorie de phénomènes. Il met au point la technique des associations conditionnées ( il utilise une liste de mots capables de susciter des émotions communes, et lorsque le mot- stimulus fait apparaître des émotions cachées, l’individu retarde sa réponse.)
1903 : Jung épouse la fille d’un industriel suisse, Emma Rauschenbach, ils auront 5 enfants. Il relit l’interprétation des rêves de Freud et découvre le rapport entre cette œuvre et ses propres idées.
1094 : Il crée un laboratoire de psychopathologie expérimentale à Zurich.
1905 : Il devient médecin chef dans une clinique psychiatrique et il est chargé de cours.
1906 : Freud lui envoie ses études sur le diagnostic d’associations.
1907 : Ils se rencontrent à Vienne et collaborent, Freud considère très vite Jung comme son successeur.

Collaboration avec S. Freud et scission

1909 : Jung accompagne Freud pour des conférences aux États- Unis, puis y retourne seul envoyé par Freud. Au cours de la 1ère réunion de l’association psychanalytique internationale, Freud insiste pour que Jung en soit élu président, en argumentant qu’il serait bon que le président ne soit pas juif (les Viennois l’étaient) afin que le mouvement ne soit pas confronté à des attitudes antisémites. Mais une certaine jalousie persista, Binswanger témoigna que les sentiments de jalousie de Karl Abraham étaient tels qu’il se consacra à semer la discorde entre Freud et Jung.
Jung élabore la notion de Complexe d’Électre et des oppositions théoriques se font jour :
Il interprète ce drame en disant qu’Électre tue la mère comme Œdipe tue le père. Et par analogie, Électre dissimule un désir incestueux envers son père comme Œdipe envers sa mère. À cause de cela elle est l’instigatrice de la mort de sa mère.
Cette interprétation n’était pas du tout « orthodoxe » : l’École psychanalytique avait affirmé que le complexe d’Œdipe se formait pendant la 1ère étape génitale, lorsque le garçon et la fille en sont au stade phallique, car on n’avait pas encore découvert la « femme vaginale ».
La séparation d’Adler ouvre encore plus la brèche : Selon lui, les névroses trouvent leur origine dans un complexe d’infériorité lié à une déficience majeure ou latente de type organique. Ce complexe engendre une forme « d’hypercompensation » qui engendre tous les symptômes de la névrose.
Jung doit réagir à la violation de la théorie psychanalytique d’Adler : Comment est-il possible que l’un et l’autre puissent avoir des idées aussi inconciliables, et être potentiellement dans la raison (ou l’erreur) au point de se jeter mutuellement l’anathème? Comment des esprits humains peuvent en arriver à confirmer des conclusions si différentes sans pour autant que ces conclusions ne soient erronées?

Pour Jung, tous deux avaient raison parce que la vérité n’est pas absolue mais relative, elle dépend de la typologie psychique de celui qui observe : Jung introduit la notion Introverti/ Extraverti.
1910 : Président de l’Association psychanalytique internationale
1913 – 1916 : Scission d’avec Freud, Jung critique ouvertement la théorie freudienne de la sexualité pour son réductionnisme. Jung démissionne en 1914 de la présidence de l’Association internationale. Il s’en retourne à Zurich, se sentant désorienté il renonce à enseigner et décide de « laisser venir » ce qui se présente à lui. Il s’attache à donner corps à ce qu’il ressent. Il dessine, peint, et sculpte beaucoup. Publication de Métamorphoses et symboles de la libido, formalisation d’une psychologie des profondeurs, reprise des relations avec la nature, période de dépression, de l’intérieur c’est un accouchement de soi-même. Jung expérimente de l’intérieur les épreuves de ses patients.

En 1916 apparait le terme d’Individuation, Jung commence ses travaux sur les Types psychologiques.
1918 – 1926 : Exploration des systèmes gnostiques. Jung dessine des mandalas, perçoit des expressions du centre de l’âme, le Soi ( das Selbst).
1920: Voyage en Afrique du nord, Tunisie, Sahara.
1925: Voyage en Afrique , au Kenya et en Ouganda, rencontre avec les tribus Bugishus et surtout les Elgonyis. Retour par le Nil.
1928 : Il étudie l’alchimie, rencontre un grand indianiste et trouve dans les écrits de ce dernier le centre de la psyché. Travail sur les mandalas, l’inconscient dans la tradition indienne (Rigveda, hindouisme), sur le Tao et le Yi King chinois. Publication de Dialectique du moi et de l’inconscient.
1930 : Voyage au Nouveau Mexique, rencontre avec les indiens Pueblos.
1933 : Directeur de la Société allemande de psychothérapie (sous contrôle nazi, Pr Mathias Goering, cousin du maréchal, pour la section allemande) jusqu’en 1940. Il transfert le siège de cette société en Suisse en 1933 pour la soustraire à l’emprise nazie. Taxé d’antisémitisme pour avoir distingué l’inconscient aryen supérieur à l’inconscient juif, Jung n’a jamais adhéré au nazisme.
1937 : Psychologie et religion
1938: Voyage aux Indes, longs entretiens avec Swami Subramanya Iyer, guru du maharadja de Mysore, sur l’hindouisme, le bouddhisme, les Yogas et la culture extrême orientale.
1944 : Infarctus et coma de plusieurs semaines. Jung a des délires et des visions. Métamorphoses et symboles de la libido devient Métamorphoses de l’âme et ses symboles. Publication de Psychologie et Alchimie .
1946 : Étude sur les  » soucoupes volantes « 
Recherches sur toutes les réponses laissées incomplètes par ses ancêtres.
1957-1959: Son autobiographie « Ma vie ».
1961: Mort.